Il y a quelques jours, je vous ai présenté l'excellent (quoique un peu court) Les Maraudeurs passent à l'attaque de Samuel Fuller, qui en tant qu'ancien combattant savait comment rendre un combat crédible à l'écran. Pourtant un nom revenait souvent sur les forums consacrés aux vieux films sur la Seconde Guerre Mondiale : William Wellman. Le réalisateur est connu pour avoir livré quelques films de guerre loin des habituelles grosses productions spectaculaires tels que The Story of G.I. Joe et le Bastogne dont je vais vous parler aujourd'hui à défaut d'avoir pu trouver le premier, dur à dénicher en boutique (je n'achète pas mes films par internet : pour l'emploi et pour la satisfaction de dénicher un film après plusieurs mois de recherches, autrement plus gratifiante qu'un clic sur un écran).

Noël 1944 : alors que les hommes de la 101ème division aéroportée de l'armée Américaine se préparent à aller passer quelques jours en permission à Paris. Pourtant au petit matin, on les informe qu'Hitler a lancé une contre-attaque en Belgique et que la 101ème va prendre la route pour Bastogne. Une fois sur place, les hommes vont vivre un véritable enfer, entre tempêtes de neige, allemands infiltrés et bombardements meurtriers.

Tourné avec un faible budget, Bastogne reste un bon petit film de guerre pour les amateurs du genre. D'ailleurs malgré son grand âge (1949 tout de même !) ses images restent sublimes et la reconstitution des bois dans lesquels étaient terrés les troupes alliées est parfaite, bien qu'en grande partie réalisée en studios.
Le style de Wellman est effectivement plus original que la moyenne car il se concentre davantage sur le quotidien des soldats et sur leurs personnalités que sur le spectacle. Ainsi les deux heures proposent un peloton de G.I.'s qui deviendront tous attachants mais dont on ne se souviendra que par leurs particularités comme le gars qui fait des omelettes dans son casque, le type au dentier et le soldat aux godasses dépassées. La réussite est donc là : on se prend d'affection pour ces hommes qui se retrouvent dans la m**** jusqu'au cou et qui en bavent chaque jour sans forcément se servir de leurs armes (en affrontant le brouillard et la neige ou en creusant des trous de souris par exemple). Les comédiens sont par ailleurs irréprochables, mais un conseil : préférez la VOST à la version française absolument pourrie la plupart du temps !
Enfin pour en finir avec le positif le film malgré l'époque peut se montrer par moments très cruel, notamment pendant le bombardement de Bastogne, avec des images fortes que je ne détaillerai pas pour ne rien gâcher mais je pense notamment au plan de la fenêtre et à la maison qui s'écroule.
Par contre connaissez vous l'expression "se contenter du minimum" ? Parce que concernant la bataille en elle-même, l'expression ne trouve pas meilleure application ! Deux courtes escarmouches, certes bien réalisées mais dont la durée oscille entre trente secondes et deux minutes. Autant dire que sur deux heures, on trouve parfois le temps long ! Mais faire des scènes de combat plus intimes n'est pas une mauvaise chose, car cela fonctionne plutôt bien niveau mise en scène, cependant il ne faut parfois pas oublier le spectateur qui restera sur sa fin lors de l'affrontement final qui n'est en fait qu'une compilation d'images d'archives illustrant la victoire des américains.
Bastogne n'est donc pas un mauvais film, au contraire il aurait même tendance à sortir du lot, mais le manque de budget et l'absence d'action (et par conséquent, de rythme) empêcheront le spectateur de se passionner pour cette bataille pourtant cruciale ! Peut être bien l'une des batailles les plus importantes de la guerre avec Stalingrad, Guadalcanal ou encore le Jour J en Normandie ! Dommage.
Ma note : **
cine-analyse, Posté le dimanche 11 mai 2014 10:00
Je ne l'ai pas vu