Depuis une semaine, Cédric Klapisch est de nouveau à l'honneur sur nos écrans avec son film Casse-tête Chinois (dont j'espère vous parler très vite), le troisième volet de sa saga consacrée aux aventures humaines de Xavier. Mais comme je ne fais jamais les choses comme tout le monde j'ai visionné son précédent long-métrage, Ma part du gâteau qui avait été plutôt tièdement accueilli à sa sortie il y a maintenant trois ans, car jugé trop manichéen et trop facile. A présent que j'y ai goûté, parlons un peu de ce fameux gâteau (ouais je sais le niveau est bas mais que voulez-vous, c'est la crise).

Tandis que la France est ravagée par la crise, Stéphane est épargné par la misère grâce à son métier de trader et continue de mener une vie royale en décalage total avec la réalité. A Dunkerque, France, qui travaillait depuis vingt ans dans une usine qui vient de fermer tente de mettre fin à ses jours. A son réveil, aidée par sa soeur et ses trois filles, elle reprend espoir de trouver du travail et devient femme de ménage. Elle est finalement envoyée travailler chez Stéphane.

Un peu facile, le film l'est assurément. On ne va pas le nier on a d'un côté le méchant trader pourri jusqu'à la moelle et de l'autre la pauvre femme qui va tenter de s'en sortir par tous les moyens. Mais Klapisch propose cependant un concept intéressant : faire coexister les deux extrêmes et voir ce que cela donne en terme de rapports humains. En ce sens j'ai trouvé Ma part du gâteau très réussi car comme pour L'Auberge Espagnole ou Paris, Klapisch parvient à obtenir de ses personnages des caractères humains et parfois horriblement réalistes. Le cas du trader est le plus frappant : le mec est complètement déphasé et déconnecté de la réalité : sorti de ses chiffres et ses millions, l'homme est incapable de penser à des choses pourtant cruciales comme s'occuper de son fils ou séduire une femme dans les règles. L'un des personnages les plus sinistres que l'on ait vu ces derniers temps, campé par un Gilles Lellouche absolument parfait.
Mais Karin Viard est sans conteste le meilleur atout du film. Ce n'est pas pour rien qu'elle est l'une des actrices les plus demandées du moment ! Son incarnation de France est tellement douce, tendre et innocente que l'on ne pourra s'empêcher de se placer du côté de son personnage.
Par contre concernant les seconds rôles c'est un peu le vide intergalactique. Audrey Lamy apparaît une poignée de minutes et Kevin Bishop, pourtant bien placé dans le générique n'est présent que dans deux courtes séquences. Seule Marine Vacth pourra profiter d'un personnage utile au déroulement de l'histoire et à la présentation du personnage de Lellouche, mais là encore son temps à l'écran doit être proche des cinq minutes. Dommage quand on connaît la capacité de Klapisch à développer en deux heures beaucoup de personnages secondaires intéressants.
Le cinéaste se rattrapera alors sur son histoire et les rapports entre ses deux personnages principaux. Le film a d'ailleurs des allures de satire, voir même de fable. D'ailleurs si le personnage féminin désespéré s'appelle France, ce n'est certainement pas un hasard ! Seule déception, un final mi-figue mi-raisin. Certes il surprend et sera assez flou sur la suite des événements, mais il est malgré tout un peu irréaliste et par conséquent en décalage avec le reste du film.
Ma part du gâteau est par conséquent une comédie dramatique très réussie, mais qui a un petit goût d'inachevé avec ses personnages secondaires tellement creux (chose je le répète étonnante chez klapisch).
Ma note : ***
cine-analyse, Posté le dimanche 11 mai 2014 09:44
Je ne l'ai pas vu