Aujourd'hui, je vous propose l'un des derniers vrais péplums que l'on ait pu voir sur nos écrans. Moins connu que le film culte de Ridley Scott Gladiator, Troie reste cependant un magnifique péplum adapté des écrits de Homère (et plus particulièrement de l'Iliade). De nos jours, vous pouvez encore vous procurer facilement la version Director's Cut, et si je ne suis pas du genre à sortir des phrases pompeuses du style "ah mais si t'as pas vu la Director's Cut t'as pas vu le film" je peux vous assurer que dans le cas du long-métrage de Wolfgang Petersen la Director's Cut apporte un réel plus sur certains points importants.

Il y a de cela plus de trois millénaires, la Grèce était unifiée par le Roi Agamemnon, dont les rangs comptaient le légendaire Achille. Lorsque Ménélas, le frère d'Agamemnon est dépossédé de son épouse Hélène par le Prince de Troie Pâris, les Grecs rassemblent des guerriers venus de tout le pays pour traverser la mer Egée et attaquer la cité de Troie, dont l'armée dirigée par Hector, le frère aîné de Pâris est réputée imbattable. Mais parmi les troupes grecques se trouvent Achille et sa troupe personnelle. C'est le début d'une guerre meutrière où héros, guerriers respectables, tyrans et couards s'affronteront pour que leur survive leur nom.
La première fois que j'avais entendu parler de la Guerre de Troie au collège, je me disais que cela ferait un sacré film. En 2004, Wolfgang Petersen a réalisé ce sacré film. Il faut cependant souligner qu'il s'agit d'une adaptation se concentrant sur les faits réalistes et n'accordant que très peu pour ne pas dire aucune place au surnaturel (ainsi al fuite de Pâris dûe à l'intervention de la déesse Aphrodite a été gommée).
En trois heures, Petersen propose une lecture plutôt fidèle aux écrits de Homère (du moins d'après mes souvenirs de cours) et mettra en scène des séquences absolument épiques telles que le débarquement sur la plage de Troie, le duel entre Pâris et Ménélas qui aboutira à une bataille longue d'une bonne dizaine de minutes, le stratagème du cheval de Troie et surtout le duel entre Hector et Achille. Si le combat final de Gladiator était inoubliable, celui-ci l'est tout autant car on voudrait que tous les deux restent en vie, car l'un est un combattant légendaire réclamant vengeance et l'autre un guerrier respectable et respectueux. Une séquence loin de se situer à la fin du film, mais qui est reste le point culminant, car on attend ce combat pendant les deux heures qui le précèdent. De plus à l'instar de la bataille entre Russel Crowe et Joaquin Phoenix, cet affrontement ne met en scène aucune doublure et permet aux acteurs Brad Pitt et Eric Bana de rendre un hommage physique à ces deux guerriers mythiques.
Et puisque je parle de guerriers, il faut savoir que Troie n'est pas qu'une succession de batailles épiques (la première n'arrivant qu'après presque une heure de film), une grande importance étant accordée aux personnages historiques. Ainsi on retrouvera tous les protagonistes de l'histoire, même certains d'importance moindre tels qu'Ajax. Et le point fort de cette histoire est de ne pas être manichéenne. Chaque camp n'est pas tout noir ou tout blanc : certes les Troyens sont désignés comme les méchants, mais dans leurs rangs se trouvent tout de même le valeureux Hector, de même que le Roi Priam (campé par le regretté Peter O'toole) lui aussi homme d'honneur. Le contraire est facilement vérifiables chez les Grecs : leur motif de guerre est à la base légitime (bien que leur intervention soit disproportionnée mais bon passons) mais on découvrira rapidement que Ménélas, Agamemnon et même Achille forment une belle bande de saligauds ! Tout cela confère au film un aspect assez déroutant, car on ne sait jamais dans quel camp se placer lors des affrontements. Par contre concernant les personnages certains sont un peu trop mis de côté, même par la Director's Cut. Ainsi Patrocle doit apparaître cinq minutes et Hélène, pourtant cause de toutes ces morts est un personnage plutôt insipide alors que campé par la magnifique Diane Kruger. Mais à part ces deux déceptions du casting, les autres acteurs, Eric Bana et Brad Pitt en tête sont tous excellents, de Brendan Gleeson à Orlando Bloom en passant par Brian Cox.
Enfin parlons un peu de cette fameuse version longue. Par rapports aux souvenirs (plutôt clairs) que j'ai de la version ciné, je peux vous dire qu'elle prend son importance pendant les batailles que j'avais trouvé un peu timides et qui se retrouvent ici enrichies question hémoglobine. Ainsi la prise du temple par Achille est beaucoup plus gore dans la version longue avec plus d'amputations et de gerbes de sang. Mais là où la Director's Cut se montre indispensable, c'est lorsqu'il s'agit de montrer l'invasion de la cité par les Grecs, qui se livrèrent à une vraie mise à sac et une boucherie inouïe ! Les choses ressortent mieux que dans la version ciné où la séquence était bien trop courte.
En revanche il y a toujours un point qui m'a désolé : les armures. Par moments on a vraiment l'impression que les mecs se battent dans des armures en plastoc tant elles ne semblent guère solides. Mais honnêtement s'arrêter là dessus serait vraiment du pinaillage, car cela n'empêche pas Troie d'être ce qu'il est : une adaptation excellente de l'Iliade (bien qu'on compte quelques grosses entorses comme la mort de certains personnages) et le dernier grand péplum ayant vu le jour.
Ma note : ****
Kills de Brad Pitt : 32
Emotional-Movies, Posté le dimanche 01 février 2015 17:50
Un super film que j'adore ♥